Bonjour a tous !
Difficile ces derniers temps de suivre notre agenda: pas de trip d'une semaine a Issyk Kul, nous restons a Bishkek jusqu'a dimanche, eh oui, parait que la revolution est prevue pour jeudi... Gare aux rumeurs, on vous tiendra au courant en temps reel...
Pour se consoler, on a file deux jours dans la vallee de Chong Kemin, a deux heures de route a l'est de Bishkek. Direction Ashuu, la seule guest-house du lieu, ou l'on loue des chevaux et un guide pour partir bivouaquer dans la montagne. Nous partons avec un groupe de francais, tous passionnes de chevaux et cavaliers experimentes: eux logerons dans une datcha pour la nuit, nous dormirons sous notre tente.
Et nous voila trottant, presque a l'aise, sur les plus petits et dociles montures que l'on ait pu trouver dans l'ecurie. Au pas, nous longeons la vallee, avant de grimper a flanc de coteaux. Trois heures de balade, c'est beaucoup pour un bapteme, et l'on met pied a terre avec un peu de soulagement.
Place au banquet. Ayant pitie de notre rechaud et de nos soupes chinoises, la cuisiniere et les guides nous invitent a partager le repas du groupe. Au menu, le celebre plov, et quelques verres de vodka pour rechauffer la datcha.
Avant de rejoindre la tente, on observe les guides. Islam, le palefrenier en chef, sort avec nous et tire un coup de fusil en l'air, "pour effrayer les loups". Folklore pour touristes ?
La nuit commence sous la tente, et l'on trouve le sommeil malgre le froid. Pour etre reveilles quelques heures plus tard. Un peu plus haut dans la vallee, les chevaux henissent soudain. Pres de la tente, un frottement suspect... Ils avaient donc raison!! Sous la toile, on reste immobile et l'on retient son souffle. C'est quoi, deja, la marche a suivre en cas de rencontre avec une meute de loups affames?
Un coup de feu interrompt nos reflexions. C'est Islam qui veille sur notre sommeil. Et une autre fois dans la nuit, il sortira au moindre bruit.
Au petit matin, on nous confirme ce que l'on avait devine. Des loups, il y en a beaucoup dans ces montagnes, et la presence de chevaux les attire. Le gouvernement kirghize a meme lance il y a quelques annees une campagne d'abbatage avec prime a la cle: les loups, trop nombreux, commencaient a s'approcher des villages...
Le retour a la guesthouse se fait a bride rabattue. Seuls avec notre guide, nous nous initions au trot puis au grand galop au bord de la riviere. Le paysage, la vitesse, on s'y croyait vraiment! Et l'on comprend mieux les lyriques descriptions des cavaliers d'ici.
Retour a Bishkek laborieux mais instructifs. Nous devrons changer quatre fois de moyen de locomotion, du bus sovietique au taxi collectif, pour finir par la marchroutka. Serres comme des sardines, on a sillonne la vallee de Chong Kemin, rammassant au passage les villageois, les sacs de fruits a vendre au marche de Kemin et les babouchkas en goguette. Ici, on ne se deplace pas facilement, les bus sont rares et donc toujours bien remplis. Les meres ne trouvant pas de place assise passent leur bebe a celles qui le sont, et les sacs circulent sans aucune mefiance. Et gare a celui qui refusera de ceder sa place a plus age que lui.
Un crochet a la Tour de Burana sur le chemin de Bushkek. Ce minaret du 11e siecle a ete restaure par les sovietiques. C'est l'un des seuls patrimoines batis du Kirghizistan musulman. Quelques petroglyphes y sont exposes...
Les photos bonus sont sur le carnet en images, comme d'hab'!
Mathilde et Camille