Sur la route avec nous

Chronique de rue

Week-end dernier, dans notre rue. Un voisin mariait sa fille et a donc, comme le veut la coutume, tué un mouton.
Img_8465_1
Les appartements « krouchtchovka* » étant trop exigus pour y cuire la bête, la préparation se fait dans la rue. Dans une grande marmite, posée sur un feu de bois, les morceaux de viande mijotent dans le bouillon. Les passants sont invités à manger un petit bout déjà cuit, et quelques beignets traditionnels. Le reste sera partagé par les convives du mariage, lors du Byshbarmak, littéralement « avec les doigts ».

Comme les enterrements, les mariages semblent confondre allégrement la sphère publique et privée, pour, cette fois, le plus grand plaisir des voisins franzuski !!


Camille et Mathilde


* On vous l’a pas déjà dit ? Le type d’immeubles dans lequel nous vivons a été imaginé à l’époque de Krouchtchev, et reproduit à l’identique dans toute l’URSS… Pas besoin de visiter longtemps quand on cherche un appartement dans ces quartiers, tous sont rigoureusement identiques. A Bishkek comme à Vladivostok ou Leningrad…


P.S : Il neige rue Koybagarova !

21 novembre 2006 dans Carnet de bord | Lien permanent | Commentaires (0)

Pas de mariage, un enterrement, des choristes et des cadres

Pas beaucoup de nouvelles sur cette partie-la du blog ces derniers temps, mais n'allez pas croire qu'on perde le pli.
Apres la semaine derniere riche en emotions, actualites et aussi en soirees passees souvent jusqu'a une ou deux heures du matin sur internet, nous avons sans doute eu besoin de lever un peu le pied du clavier...
Professionnellement, il n'est pas non plus facile de rebondir apres la "tempete" de la semaine passee. Petit a petit, on remet en route les projets laisses en plan pour cause de revolution annoncee, mais tout cela prendra du temps... Bref, difficile de passer de l'instantaneite grisante et stressante de l'actu "chaude" au travail d'investigation, preparation et documentation necessaire pour les sujets plus fouilles.

Ceci etant dit, la semaine qui se termine nous aura encore reserve pas mal de belles surprises. On commence dimanche, avec une invitation a diner chez le parents de notre ami Bakyt. Difficile de decrire la table de la salle a manger sous laquelle nous avons timidement glisses nos pieds d'invites: pas un centimetre carre qui ne soit recouvert par un plat, une salade, une preparation raffinee de viande ou de legumes, des fruits secs, bonbons, pain... Impressionnant ! Nous avons donc pu confirmer ce que nous avions deja experimente de l'incroyable hospitalite des familles d'ici, et repousser les limites de notre capacite d'ingurgitation. La table debordante de plats ne constituait que la mise en bouche, et suivirent mantis, gros raviolis de viande, laghmans, pates dans un bouillon de legumes epice, et Bish Parmak, autrement dit tout le reste de la viande du mouton egorge pour l'occasion. Accompagne de pates, la encore. Mais la, personne ne peut plus rien avaler, donc la coutume veut qu'on ramene chez soi ce qu'on a pas pu finir. A offrir a ses amis, voisins, proches... Une excellente, succulente et chaleureuse soiree en compagnie des cousins, oncles et tantes de nos amis, on a meme fini, la vodka aidant, a chanter du Joe Dassin...


Autre fete, autres rites, nous avons decouverts lundi matin une yourte, montee dans la nuit sur la bande d'herbe devant notre immeuble. Curieux, on se renseigne: il s'agit d'une vieille dame de l'immeuble voisin qui vient de mourir. La tradition veut que sa famille venue du village amene la yourte ou l'on veillera la defunte pendant trois jours. Gros attroupements donc les jours suivant dans le voisinage, jusqu'a jeudi ou la tente mortuaire a ete demontee. Seul reste de ce moment un cercle d'herbe couchee et un alignement de pierres rondes, tracant sur le sol l'endroit, sans doute, ou etait allongee la "babouchka"...

Laissant notre vie trepidante de reporters, nous avons repris, fin des vacances oblige, la blouse de professeurs. A l'ecole, de la grande salle des spectacles, le piano nous a fait entendre un air etrangement familier: les Choristes, eux-memes, ont envahi l'ecole 26 de Bichkek. C'est bien la BO du film qu'apprennent les (excellents, au demeurant) petit chanteurs kirghizes pour leur spectacle de fin d'annee ! Vois sur ton chemin... ou presque: faute de comprendre le francais, les profs de chant apprennent la partition a leurs eleves en phonetique. Mais pour le bien du rayonnement de la grande culture francaise, on s'est devoue pour leur donner un coup de main. On pensera ce qu'on veut du phenomene "Choristes" et de la musique, mais au moins, les paroles ( aussi mievres et insensees que le film, soit dit en passant) ne seront pas ecorchees lors du spectacle !

Derniere petite decouverte de cette semaine, un etrange atelier. La bibliotheque nationale de Bishkek, c'est un imposant edifice public sovietique, tendance grosses colonnes rouges et portraits de bolcheviks en medaillons sur la facade. Tout y est monumental, pompeux et froid. Mais si l'on contourne le grand escalier exterieur pour prendre une discrete porte sur le cote, on descend douze marche mal eclairees, poussiereuses, et l'on debouche apres un long couloir encombre sur une porte, portant ecriteau "ouvert". C'est la, dans les caves de la bibliotheque, qu'une dizaine d'ouvriers fabriquent des cadres de toutes sortes, brillants et ouvrages, simples, metalliques... On passe commande, en meme temps qu'une elegante dame russe qui denote mais semble tres a l'aise dans ce lieu insolite. Il semblerait que ce genre d'ateliers soit courant dans la ville, et connu de tous les habitants de Bishkek. C'est en poussant la porte de ce genre d'endroits qu'on se dit qu'on commence a percer le secret de cette ville...


Pas de photos cette semaine. Que voulez-vous, plus on s'installe, et moins notre regard passe par l'objectif... Mais promis, on ne perdra pas les bonnes habitudes !


Camille et Mathilde

17 novembre 2006 dans Carnet de bord | Lien permanent | Commentaires (3)

Nous suivre dans les medias

Mouvement d'opposition a Bishkek: si la situation evolue dans les heures ou les jours qui suivent, retrouvez-nous dans les pages de Ouest-France, sur les ondes de RFI et sur le site de Colisee.org... On vous promet rien mais gardez l'oeil et l'oreille en alerte !

D'ores et deja, un article sur la partie pro du blog.

Camille et Mathilde

04 novembre 2006 dans Carnet de bord | Lien permanent | Commentaires (6)

Revolution bis ?

Manifestant_cheval
Nous profitons de ce blog pour vous donner des nouvelles fraiches de la situation au Kirghizstan. En effet, une manifestation etait prevue ce jeudi 2 novembre, organisee par l'opposition. Entre 7000 et 10000 personnes se sont rassemblees aujourd'hui sur la place Ala Too, pres de la "White house". En jeu, la demission du president Kourmanbek Bakiev, celui-la meme qui etait apparu comme l'homme providentiel de la "revolution" d'il y a 18 mois.
Dans l'opposition, on retrouvait d'ailleurs pas mal d'anciens camarades de tribune de Bakiev, decus par son action a la tete du pays et fatigues des incessants scandales de corruption, des suspections de malversations mafieuses qui entourent sa famille. Ensemble_profil

Il etait donc question de reprendre ou on l'avait laisse le processus qui vise a faire sortir le Kirghizstan de l'ere post-sovietique. Une vision optimiste, et pas forcement etayee par la personnalite des leaders de l'opposition. Dans la foule, pas mal de desabuses :"si Bakiev s'en va, un autre Bakiev prendra sa place".
Il est vrai qu'on avait ressenti ici depuis notre arrivee, en en discutant avec nos amis kirghizes, combien les espoirs de changements avaient ete refroidis par un an de Bakiev au pouvoir. Mais on n'imaginait pas, mercredi soir encore, qu'un vrai mouvement exigeant la demission du president et de son premier ministre pouvait emerger de cette manif. Reste a savoir comment evolueront les choses.
Tente_3
Ce soir, quelques centaines de personnes avaient la ferme intention de camper sur la place centrale, a proximite du palais presidentiel, avec l'espoir d'etre encore plus nombreux et forts pour maintenir la pression dans les jours a venir. On verra. Nous restons sur le qui-vive, en esperant arriver a convaincre les medias francais de l'interet d'un reportage sur le terrain. Pas gagne pour le moment, mais nous publierons bientot un vrai article en ligne, au moins sur la partie "pro" du blog.

Et des photos sont sur le carnet en images...

Mathilde et Camille

02 novembre 2006 dans Carnet de bord | Lien permanent | Commentaires (3)

A dada sur mon cheval kirghize

Bonjour a tous !


Difficile ces derniers temps de suivre notre agenda: pas de trip d'une semaine a Issyk Kul, nous restons a Bishkek jusqu'a dimanche, eh oui, parait que la revolution est prevue pour jeudi... Gare aux rumeurs, on vous tiendra au courant en temps reel...
Pour se consoler, on a file deux jours dans la vallee de Chong Kemin, a deux heures de route a l'est de Bishkek. Direction Ashuu, la seule guest-house du lieu, ou l'on loue des chevaux et un guide pour partir bivouaquer dans la montagne. Nous partons avec un groupe de francais, tous passionnes de chevaux et cavaliers experimentes: eux logerons dans une datcha pour la nuit, nous dormirons sous notre tente.
Mathilde_cavaliere
Et nous voila trottant, presque a l'aise, sur les plus petits et dociles montures que l'on ait pu trouver dans l'ecurie. Au pas, nous longeons la vallee, avant de grimper a flanc de coteaux. Trois heures de balade, c'est beaucoup pour un bapteme, et l'on met pied a terre avec un peu de soulagement.
Place au banquet. Ayant pitie de notre rechaud et de nos soupes chinoises, la cuisiniere et les guides nous invitent a partager le repas du groupe. Au menu, le celebre plov, et quelques verres de vodka pour rechauffer la datcha.
Salam_islam
Avant de rejoindre la tente, on observe les guides. Islam, le palefrenier en chef, sort avec nous et tire un coup de fusil en l'air, "pour effrayer les loups". Folklore pour touristes ?
La nuit commence sous la tente, et l'on trouve le sommeil malgre le froid. Pour etre reveilles quelques heures plus tard. Un peu plus haut dans la vallee, les chevaux henissent soudain. Pres de la tente, un frottement suspect... Ils avaient donc raison!! Sous la toile, on reste immobile et l'on retient son souffle. C'est quoi, deja, la marche a suivre en cas de rencontre avec une meute de loups affames?
Un coup de feu interrompt nos reflexions. C'est Islam qui veille sur notre sommeil. Et une autre fois dans la nuit, il sortira au moindre bruit.
Au petit matin, on nous confirme ce que l'on avait devine. Des loups, il y en a beaucoup dans ces montagnes, et la presence de chevaux les attire. Le gouvernement kirghize a meme lance il y a quelques annees une campagne d'abbatage avec prime a la cle: les loups, trop nombreux, commencaient a s'approcher des villages...

Le retour a la guesthouse se fait a bride rabattue. Seuls avec notre guide, nous nous initions au trot puis au grand galop au bord de la riviere. Le paysage, la vitesse, on s'y croyait vraiment! Et l'on comprend mieux les lyriques descriptions des cavaliers d'ici.
Bebe_busRetour a Bishkek laborieux mais instructifs. Nous devrons changer quatre fois de moyen de locomotion, du bus sovietique au taxi collectif, pour finir par la marchroutka. Serres comme des sardines, on a sillonne la vallee de Chong Kemin, rammassant au passage les villageois, les sacs de fruits a vendre au marche de Kemin et les babouchkas en goguette. Ici, on ne se deplace pas facilement, les bus sont rares et donc toujours bien remplis. Les meres ne trouvant pas de place assise passent leur bebe a celles qui le sont, et les sacs circulent sans aucune mefiance. Et gare a celui qui refusera de ceder sa place a plus age que lui.
Burana_1
Un crochet a la Tour de Burana sur le chemin de Bushkek. Ce minaret du 11e siecle a ete restaure par les sovietiques. C'est l'un des seuls patrimoines batis du Kirghizistan musulman. Quelques petroglyphes y sont exposes...

Les photos bonus sont sur le carnet en images, comme d'hab'!

Mathilde et Camille

31 octobre 2006 dans Carnet de bord | Lien permanent | Commentaires (4)

Le jeu des 7 familles

Imam_vert Peuple d'Islam modere, les Kirghizes ont fete la fin du Ramadan ce mardi, jour ferie dans tout le pays. Beaucoup pourtant n'ont pas cesse de manger (et de boire) durant ces dernieres semaines... Il n'empeche, a la maniere de ces francais qui  fetent Noel ou Paques sans avoir un iota de conscience religieuse, chaque famille a celebre la rupture definitive du jeune.

Au petit matin, les hommes se sont rassembles sur les arrieres de la place Ala-Too. Tournes vers l'Ouest et la Mecque, entre le Parlement et la statue de Lenine. Lequel avait donc a ses pieds plusieurs dizaines de milliers de fideles... Ironie de l'histoire, puisque ce regain de religion date de la fin de l'ere sovietique.Priere_bonnet

Installes sur la gauche de la tribune, nous faisions face a une maree d'hommes agenouilles. Difficile de decrire l'emotion qui se degageait du chant de l'Imam. Camille a donc capte pour vous le debut de la priere :

Téléchargement priere_ramadan_blog.mp3

A 9 h, la foule s'est eparpillee. Dans les familles commencait alors la ronde des visites. La tradition veut que l'on visite sept foyers dans la journee, meme s'il est rare d'y parvenir. Dans chaque maison, les femmes preparent l'un des trois plats nationaux (plov, soupe ou plat de viande avec des pates), des gateaux frits, des salades...Diedouchka

Heureusement, il n'est pas necessaire de manger a chaque fois. On se contente souvent d'un peu de the et d'un morceau de pain. Meme si la table reste abondamment fournie.

Nous avons nous aussi fait honneur a un excellent plov, cuisine au feu de bois dans une famille kirghize. Cette famille, bien qu'athee, respecte la tradition.

Priere_oreilles

Certaines personnes vont a la Mosquee en fin de journee, d'autres organisent une petite fete dans la soiree. Rue Koibagarova, fransouzkis et Kirghizes ont termine la journee en se regalant de crepes bretonnes...

Plus de photos de la priere sur le carnet en images... Jeune_regard

Mathilde et Camille

25 octobre 2006 dans Carnet de bord | Lien permanent | Commentaires (3)

A deux, c'est mieux

Vendredi, premiere sortie en-dehors de Bishkek... A l'assaut de ces montagnes qui nous font de l'oeil depuis nos fenetres...

Nous sommes partis, avec trois autres francaises au parc d'Ala Archa, a une heure de marchroutka de la capitale. Ces montagnes font partie d'un parc naturel, et il faut s'acquitter d'un droit d'entree. Les plus haut sommets culminent a pres de 5000 metres. Une "paille" au Kirghizistan... Mais deja de quoi impressionner les touristes que nous sommes.

Img_6664 Sur le chemin, on a pu apercevoir nos premiers villages kirghizes, et ces troupeaux de vaches ou moutons qui barrent la route aux quelques voitures. La marchroutka etait pleine au depart et a essaime ces passagers le long du chemin : ecoliers, marchands ou acheteurs revenant du marche d'Osh, revenant au village, les sacs charges de marchandises.

Arrivee par la route cahoteuse au pied du massif: de la, la vallee se divise en trois canyons grimpant chacun a son glacier. Nous prenons le sentier d'Ak-Say, celui qui, nous l'apprendrons au retour, est qualifie d'"extenuant" par le guide Lonely Planet. Bien innocents, nous nous lancons dans la montee avec entrain...

Aux premiers contreforts, bien abrupts, on comprend vite que nos jambes ne sont pas faites pour ca, et l'appareil photo nous offre de plus en plus de pretextes pour des pauses a rallonge. Devant, nos trois accolytes sont des habituees de la grimpette (notre amie Christine, prof avec nous a Bishkek, et deux baroudeuses qui parcourrent l'Asie a pied pendant six mois).

Img_6654 Mais on y arrive, on repart toujours quand on s'en croyait incapable. Pour arriver, trois heures plus haut, dans le creux du vallon, au pied de la cascade qu'on nous avait promise au depart. Sauf qu'elle est gelee, la cascade, et entouree des premieres neiges de ces derniers jours. De la, le panorama n'en est pas moins magnifique, et la compagnie d'un troupeau de chamois (ou equivalents locaux) ne gate rien...

Nous quitterons le parc cinq heures plus tard, la nuit tombee, apres s'etre fait une belle frayeur: l'une de nos deux baroudeuses, vantant les merites de la rando solo, avait voulu emprunter un sentier different du notre, promettant de nous retrouver en bas, a temps pour prendre le bus. Sauf que, en bas, on ne l'y a jamais revue ! Apres de longues et inquietantes heures d'attente et de recherches dans la montagne, on finira par trouver, pose sur une barriere, un mot sybillin nous avertissant que, malade, elle a quitte les lieux seule quelques heures plus tot...

Img_6658

Voila, une anecdote qui a sa morale, comme dans toute bonne histoire: les beaux discours aventuriers sur l'independance forcenee, c'est bien, mais c'est pas pour nous. Et donc oui, a deux, c'est mieux !

Camille et Mathilde

21 octobre 2006 dans Carnet de bord | Lien permanent | Commentaires (5)

Accueil a la Kirghize

En tant que professeurs francais a l'ecole numero 226, nous participons d'un projet plus vaste de cooperation culturelle, gere par l'ambassade de France a Bishkek. En cette qualite et en presence de l'attache culturelle de l'ambassade, nous avons ete recu mardi matin en grandes pompes par les eleves et professeurs de l'ecole.

Ce qui s'annoncait comme une bien formelle reunion de travail s'est tres vite transforme en grand spectacle de chants, danses et theatre donnant libre court aux talents des tetes brunes.Un vrai show protocolaire, digne de l'accueil d'un president ami sur le tarmac de l'aeroport de Bishkek... Mais en miniature : petites marionettes, petits danseurs, petits chanteurs...

Pour nous signifier leur amitie pour leur belle nation, profs et eleves avaient prepare pres de six scenettes. On commenca avec l'histoire de la "Galette", marionette a doigt que voulaient a tout prix croquer un ours, un loup, un renard ruse ( sa reputation en ce sens semble internationale). Ce dernier arriva finalement a ses fins. Le tout en francais, textes et chants, tres drole.

Place ensuite a la chorale ou plutot a l'une des deux chorales de l'ecole. Au programme, Frere Jacques, en canon s'il vous plait, et un Kazatchok, accompagne a l'accordeon-musette. Notre micro n'a pas pu resister a enregistrer ce beau moment de francophonie...

La chorale de l'ecole 26, cliquez ici

Chanceux, on se console a peine quand la prof de chant nous devoile pour nous faire saliver, la chorale programme pour la fin d'annee une reprise des "Choristes"... Chic !

Place a la poesie francaise, Prevert a toujours la cote a l'international, et l'on enchaine sans souffler avec une version pour le moins rafraichissante d'un autre classique du repertoire francais, Cadet Roussel...

Cadet Roussel, cliquez ici

Un regret, ne pas pouvoir vous faire partager l'interpretation "Bollywoodienne" des jeunes comediens et danseurs. Nous passons aussi sur la version "petite star du karaoke", qui nous fait regretter pour elle que la Star Academy n'existe pas au Kirghizistan, et l'on s'attarde, en image, sur la demonstration de danse traditionnelle kirghize. Tres joli, sur une choregraphie au millimetre, le tout sur une musique bien moins traditionnelle... Ou alors les Kirghizes ont invente la musique d'ascenseur...

Spectacle_2_1 La delegation francaise (une petite dizaine de personnes) a apprecie...

BavardageEt en bonus, dans le carnet en image, un beau et grand reportage sur les coulisses de l'ecole 26. Pour ceux qui reclamaient des trombines locales, il y a de quoi faire... Bonne visite !

18 octobre 2006 | Lien permanent | Commentaires (3)

Mais qui sonne a la porte ?

Vendredi 13 octobre 2006, il est 22h30. De retour de notre heure de cyber-cafe quotidienne, nous nous appretons a nous mettre au lit, ou plutot sur le canape bancal qui nous sert de lit en attendant un beau lit deux place promis par le proprio. A 23h, le telephone sonne. Mathilde s'y colle, et reconnait la voix desormais familiere dudit proprietaire. S'ensuit une conversation aussi courte qu'enigmatique -Mathilde " Da, Da ...", lui "eh h iwufhwifgdcfg ghg g", enfin du russe, quoi. Puis il raccroche sechement. Mathilde et son pyjama reviennent tranquillement vers le lit, sans bien savoir que penser de cet appel.

Elle ne le comprendra que trop bien quelques minutes plus tard. Il est 23h30, et Camille et Mathilde entendent de lourds pas d'hommes dans les escaliers. Ils sont plusieurs, et s'arretent au dernier etage. On sonne, Camille ouvre, se disant par-devers lui "Non, dites-moi pas que..." Pas le temps de finir sa pensee. La porte s'entrouvre, s'y engouffre le proprio, et derriere lui un, non, deux inconnus. Le premier se rue dans la cuisine pour y deposer des cartons de vaisselle, les deux autres, portant chacun un enorme fauteuil a carreaux dans leurs bras, envahissent le salon.

Nous, on laisse faire, apres avoir vainement cherche a comprendre. D'ailleurs, le proprio, habitue a nos tergiversations linguistiques, semble avoir renonce a nous associer au processus, et dirige ses hommes de main avec autorite. On commence a saisir: ils (qui sont-ils vraiment, des demenageurs qui travaillent a 23h30?) nous livrent un salon complet, tout assorti en carreaux vert et jaune.

On nous fait essayer le canape clic-clac (qui est en fait devenu notre lit nuptial). Les gars demontent une armoire pour faire passer le tout dans le couloir. Et tout ca avec une delicatesse et un souci du bruit que les voisins du dessous ont du apprecier.

Tout ca, forcement, s'est passe tres vite. On a meme vu debarquer dans notre salon un troisieme demenageur venu d'on ne sait ou, qui s'est contente d'un passage eclair, nous serrant la main et nous saluant d'un cordial "Salam aleikum", bonjour en Kirghize.

Voila, repartis comme ils etaient venus, et nous toujours en pyjama, avec des meubles en plus a caser dans notre chez-nous. Desormais en eteignant la lampe le soir, nous guetterons l'arrivee d'une machine a laver, voire d'un frigidaire, d'une armoire a cuilleres, d'un evier en fer, et d'un poele a mazout...

Et puis, euh, des draps qui chauffent, un pistolet a gauffres...

Camille et Mathilde, en pyjama au cybercafe !

14 octobre 2006 dans Carnet de bord | Lien permanent | Commentaires (3)

Au bazar d’Orto Saiskii

Il parait que pour un journaliste a l’etranger, ecrire sur les marches et bazars, c’est le degre zero du metier. Qu’a cela ne tienne, essayons-nous a l’exercice !!

A quelques rues de chez nous s’etale le bazar d’Orto Saiskii (les noms propres sont approximatifs , merci pour eux). C’est un vrai bazar kirghize, pas un marche, mais bien un bazar au sens large, tres large : on y trouve de tout, des cosmetiques aux materiaux de constructions, en passant par les vetements ou, bien sur, la nourriture.

Entree_bazar_1

Nous entrons dans le bazar par la rue Iounisalnieva, en se faufilant parmi les petits magasins, qui ne sont en fait que des containers de marchandises aux portes grandes ouvertes. Premiere allee, celle des quincailliers, suivis par les marchands de cosmetiques et produits d’entretiens…

On tourne a droite, au fond du vaste hangar, et place aux textiles. 

Ici, les vetements, chaussures et linges de maison envahissent l’allee, et les marchandises rappellent celles de nos boutiques occidentales.

Rien de traditionnel, mais des jeans, survetements griffes et imitations de grandes marques de mode (Ici comme ailleurs, Dalce & Gabbona et Louis Voutton sont tres « tendance »).

A votre gauche, bricolage et entretien, a droite, vaisselle et electromenager. Au milieu deambule une petite marchande de the et eau. Elle transporte ses grosses thermos chinoises dans une antique poussette a larges roues.

Fruits_secs_2

Puis l’on ressort, pour rejoindre un deuxieme hangar, celui des fruits et legumes.  Au Kirghizstan, on recoit toujours avec une assiette garnie de fruits secs, parmi lesquels les abricots tiennent la vedette. Grilles avec leur noyau, seches au four ou au soleil, ils sont tout simplement « vknousnii », delicieux. Ce sont d’ailleurs eux qui nous accueillent dans cette partie du marche.

Pays_du_poivron_2

Au fil des etals, beaucoup de vendeurs mais assez peu de varietes de fruits et legumes : choux, carottes, tomates, aubergines, cornichons, et… poivrons. Superbes, appetissants et presque donnes ! Dix soms le kilos, soit… 20 centimes d’euro ! Nous avons trouve la base de notre alimentation a l’avenir.

Piments_1

On profite aussi des derniers fruits de saison, framboises, pasteques, melons, et grenades, a deguster telles quelles ou en jus, pressees devant le consommateur.

Salut_a_la_viandeDerniere etape de ces courses, le hangar dedie aux viandes. Impressionnant : on se retrouve face a six rangees de crochets, sur lesquels sont suspendues les pieces de bidoche. De gauche a droite, mouton, volaille, bœuf, porc, cheval…

Les vendeurs guettent le chaland avec plus d’empressement ici qu’ailleurs sur le bazar. La viande, au Kirghizstan, occupe une place tres importante dans l’alimentation. Un ami, nous faisant visiter les lieux quelques jours plus tot, nous posait la question avec un brin d’inquietude dans la voix : « Vous n’etes pas vegetariens au moins ? ». 

Les lieux ne sont pas du tout refrigeres mais ni l’odeur ni l’aspect de la viande proposee n’inspirent la mefiance. Nous ne nous sommes pas pour autant risque a l’achat : en vrais specialistes, les Kirghizes achetent le morceau de barbaque entier, pas moyen de demander « deux escalopes pas trop fines » ici…Par contre, pour qui cherche un met de choix tel qu’une tete de mouton a bouillir, il y a l’embarras du choix !

LipiotckaFin du marche, les epices et condiments achetes, nous passons par le carrefour des boulangers.

Les « lipiotchki  », fameux pains ronds kirghizes, rejoignent la coriandre fraiche et le miel des Tien-Shan au fond de notre sac …

                                                      

P.S: Desole pour la presentation de la note, il semblerait que Typepad ait decide de nous faire des miseres ce soir... Plus de photos bientot sur le "carnet en images".

Tete_de_mouton

13 octobre 2006 dans Carnet de bord | Lien permanent | Commentaires (1)

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