Résumé : À peine sept mois après son arrivée au pouvoir, Viktor Ianoukovitch a déjà imprimé sa marque sur la politique étrangère de l’Ukraine : une place de choix doit désormais être accordée à la Russie dans les domaines économique, stratégique et culturel, mais sans pour autant, selon le ministre des Affaires étrangères Kostiantin Grishchenko, interviewé dans ces pages, renier les engagements ukrainiens auprès de ses partenaires occidentaux, Union européenne en tête. La coopération a donc repris, notamment dans le domaine énergétique, avec en premier lieu la signature des accords de Kharkiv, permettant à l’Ukraine d’obtenir un rabais sur le prix du gaz moyennant l’autorisation donnée à la Flotte russe de la mer Noire de stationner à Sébastopol, en territoire ukrainien, jusqu’en 2042. Cette décision, controversée, est tout à fait capitale pour le positionnement géopolitique de l’Ukraine, puisqu’elle la conduit à renoncer à adhérer à l’OTAN. Dans le domaine économique également, les accords sont légion, alors que les investisseurs russes font preuve d’un appétit insatiable pour les actifs ukrainiens. Enfin, la sphère culturelle et spirituelle semble avoir été mise au diapason, avec des prises de position côté ukrainien qui ressemblent, à s’y méprendre, à la rhétorique développée depuis des années par les autorités russes. Évidemment, tout ceci ne se fait pas sans une certaine frustration chez les citoyens attachés à la nation et la spécificité ukrainiennes, sans que cela ne se concrétise, pour l’instant, dans un mouvement d’opposition de grande ampleur.
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Mathilde
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