Deux papiers, un radio et un presse écrite, sur la déclaration tant attendue de Viktor Iouchtchenko prenant acte de l'impossibilité de tenir des élections législatives anticipées le 14 décembre, comme il l'avait annoncé au moment où, le 8 octobre dernier, il dissolvait le Parlement ukrainien (le 20 octobre, il allait... dé-dissoudre cemême Parlement, car celui-ci devait voter la loi de financement des élections anticipées, loi qui n'a jamais pu être votée).
Papier RFI, diffusé dans la nuit du 11 au 12 novembre:
Téléchargement pap_rfi_renonce_elections_121108.mp3
Et la version "quotidien", dans Ouest-France le 13/11:
Viktor Iouchtchenko, qui avait décrété, au début d'octobre, la dissolution du Parlement ukrainien, renonce finalement aux élections législatives anticipées, prévues le 14 décembre. L'Ukraine, embourbée depuis le début septembre dans une violente crise politique au sein de la majorité pro-orange a, depuis l'annonce de la dissolution, été rattrapée par une autre crise, financière cette fois.
Cette dernière a provoqué une crise des liquidités sans précédent et la monnaie nationale, la gryvnia, n'échappe que de justesse à la dévaluation. Mêmes inquiétudes sur le front de l'emploi, notamment dans la métallurgie. La baisse des cours mondiaux des métaux a plombé ce secteur clé de l'économie, provoquant la fermeture de plusieurs hauts-fourneaux, à l'est et dans le centre du pays.
Mesures d'austérité
Des milliers d'Ukrainiens pourraient y perdre leurs emplois, alors que des mesures d'austérité s'annoncent sur les retraites et les salaires. Des économies budgétaires exigées par le FMI, qui a accordé à l'Ukraine un prêt d'urgence de 12,5 milliards d'euros.
Dans ce contexte, difficile de faire voter au Parlement un budget pour l'organisation d'élections anticipées... En coulisses, on murmure que les oligarques ukrainiens, sponsors des partis politiques, seraient, eux aussi, à cours de liquidités et donc peu enclins à financer une campagne de 700 millions d'euros.
Les élections anticipées pourraient tout de même avoir lieu après le mois de janvier et la période des fêtes orthodoxes. D'ici là, le pays vogue doucement à la dérive : le Parlement, dissous, puis reformé par décret, vient de limoger son président, Arseni Yatseniouk.
Le parti du Premier ministre, la blonde Ioulia Timochenko, opposée aux élections, bloque régulièrement la tribune. Des députés en sont même venus aux mains, hier. Loin, bien loin de « l'union sacrée » évoquée par les politiques pour faire face à la crise financière.
Commentaires