Avec notre correspondant à Kiev, Camille Magnard
L'affaire semble plutôt mal engagée pour Ioulia Timochenko. Sa majorité au Parlement a volé en éclats la veille du jour où les députés doivent étudier une motion de censure contre son gouvernement. Une situation qui n'augure rien de bon pour la Premier ministre.
Cette coalition qui avait portée Ioulia Timochenko à la tête du gouvernement regroupait les députés de son parti, le bloc Timochenko, ceux de Notre Ukraine-Autodéfense populaire, la formation hétéroclite du président sortant Viktor Iouchtchenko, et le bloc du président du Parlement Volodimir Litvine.
Déjà tiraillé, ces dernières années, par les rivalités entre Timochenko et Iouchtchenko, cette coalition de bric et de broc a définitivement implosé après le revers de l'élection présidentielle. Les pro-Litvine, spécialistes des alliances opportunistes, ont déjà rejoint le camp du nouveau président Ianoukovitch. Et plusieurs proches de Iouchtchenko, sensibles au marchandage forcené dont ils ont fait l'objet ces derniers jours, semblent prêts à donner leur voix pour renverser Timochenko dès aujourd'hui.
Toutefois, ces alliances devront déboucher sur une nouvelle coalition viable, et l'objectif s'annonce bien difficile. Si aucune majorité claire n'est enregistrée sous trente jours, alors l'Ukraine s'acheminera vers des élections législatives anticipées. Avec à la clé encore plusieurs mois d'instabilité politique.
http://www.rfi.fr/contenu/20100303-ioulia-timochenko-menacee-perdre-tete-gouvernement
Commentaires