Faut-il autoriser les mères porteuses ? Reportage, а la veille du forum citoyen sur l'assistance а la procréation, jeudi, а Rennes.
En France, la mère est celle qui accouche, même si elle portait l'enfant d'une autre. En droit ukrainien, les parents biologiques sont prioritaires. Ce pays est devenu une base de la gestation pour autrui (GPA). Valentina, 34 ans, est une vraie professionnelle. Déjà mère de trois enfants, elle est ensuite tombée trois fois enceinte pour d'autres. « La première fois, c'était pour des parents ukrainiens, ils ont eu une petite fille ». Une photo sortie du portefeuille montre une jolie blondinette. « Puis j'ai accouché de jumeaux pour des Allemands. Puis encore des jumeaux, mais j'ai perdu les bébés а la 17e semaine ». Valentina a beaucoup pleuré, pour les bébés et « le temps perdu ». Plus de 10 000 euros par enfant En Ukraine, des dizaines de cliniques participent а ce business de la reproduction, proposant ovules, sperme et mères porteuses. Valentina demande 15 000 dollars (10 800 euros) par enfant, plus 500 $ par mois de grossesse. « Mon mari et moi travaillons dans le bâtiment. Tous deux orphelins, on ne peut compter que sur nous-mêmes pour s'en sortir. » Elle balaye d'un revers de main les arguments contre la GPA : « Moi, j'aide l'humanité avec mon corps. [...] Quand les bébés bougent dans mon ventre, je les rassure en leur disant que leurs parents vont bientôt arriver. Leur mère, c'est celle qui va les prendre dans ses bras а la naissance et se lever la nuit pour s'en occuper. » Comme beaucoup, Valentina a accouché sous anesthésie. Les parents biologiques décident si elle peut ou non voir l'enfant. Certaines jeunes «collègues» craquent : « Elles ne veulent plus le rendre. » Impossible. Sur le contrat signé dès l'insémination, la mère porteuse abandonne tous ses droits. « Une amie а moi s'est enfuie en début de grossesse. Quand on l'a retrouvée, les parents ont refusé de poursuivre avec elle. Les médecins l'ont avortée. » Plus sur ce sujet, bientôt.
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