Nous (Mathilde Goanec, 21 ans, diplômée de l’IUT de journalisme de Lannion, et Camille Magnard, 23 ans, DESS de journalisme de l’Institut Français de Presse-Paris 2), projetons pour l’année 2006-2007 de partir nous installer durablement en tant que journalistes indépendants (free-lance) à Bishkek, capitale du Kirghizistan. Le départ est prévu dans le courant du mois d’octobre2006.
Le Kirghizistan, et plus largement l’Asie Centrale, coincés entre l’Inde, la Chine et le grand frère Russe, constituent dans les médias francophones l’un des derniers trous noirs de la couverture journalistique internationale. Aucun journaliste francophone n’est basé durablement dans la région. Comment espérer alors connaître ces pays et ces peuples autrement que lorsqu’une crise, un attentat ou une élection viennent éveiller pour quelques instants la fièvre médiatique ?
L’idée d’un départ vers l’étranger s’est imposée à nous lors des nos études de journalisme respectives. Il nous semblait souhaitable de réaliser, dès la fin de notre formation, un projet professionnel d’envergure. Cette aventure nous permettrait également de prolonger notre pratique journalistique dans ce qu’elle a de plus essentiel, c'est-à-dire sur le terrain. Nous avons vu, dans l’actualité récente, la nécessité de documenter et d’informer le monde sur lui-même et ce même dans ses recoins les plus ignorés, même si les conditions d’exercice sont difficiles et peu payantes.
Nous faisons le pari de rendre cette région du monde lisible et plus familière pour les occidentaux que nous sommes, sans tomber dans l’angélisme ou l’exotisme. Nous sommes certains que l’Asie centrale intéressera les lecteurs et auditeurs francophones, car elle est porteuse de problématiques qui sont capitales dans le monde d’aujourd’hui : séquelles du démantèlement soviétique, tentation autoritaire des dirigeants, sédentarisation de populations traditionnellement nomades, misère et corruption généralisées, influences internationales de plus en plus prégnantes, menace islamiste (parfois fantasmée), enjeux économiques liés aux énergies… Et finalement comme on le voit depuis un an, aspiration à la démocratie et au changement de la part des peuples opprimés.
Nous souhaitons acquérir une expertise propre à cette région, sa culture politique, et ses liens avec la Russie, les Etats-Unis et le reste de l’Asie. Dans un contexte d’extension de l’Europe vers l’Est, nous verrons également quel rôle les européenns peuvent encore jouer. Les relations particulières entre la France et l’Asie centrale ne seront pas oubliées, tant sur le plan économique, diplomatique que culturel. Les expatriés francophones et plus largement européens seront des interlocuteurs privilégiés. Les médias français partenaires, en presse écrite et en radio, bénéficieront ainsi et s’ils le souhaitent de deux correspondants sur place, familiers du terrain et porteurs d’initiatives. Nous ne doutons pas de l’enrichissement pour des médias de stature nationale d’un tel projet.
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