« Mort au zoo, épisode trois : cette fois-ci, c'est un bison ! ». Le journal populaire ukrainien Segodnia fait ses choux gras des décès en série qui touchent le vénérable zoo de Kiev, depuis deux mois. Premier incident à la mi-avril : un éléphant blanc asiatique, seul spécimen dans toute l'Europe, décède subitement. Puis, c'est une chamelle qui passe de vie à trépas la semaine dernière, et enfin un bison, une feMamelle appelée Via, morte dimanche dernier. Mi-mai, deux yacks ont été sauvés de justesse par les services vétérinaires. L'affaire agite depuis la capitale tout entière, d'autant que dès le début, les responsables du zoo ont crié à l'empoisonnement. « Des gens du marketing chez nous profitaient des petits commerces qui existent à l'intérieur du zoo pour se mettre de l'argent dans les poches, et nous les avons mis dehors, explique Larissa Lavrushko, l'une des employés du zoo. Tout le personnel est convaincu depuis que ces gens-là , qui ont perdu leur business, cherchent à se venger, en tuant des animaux ». Les autopsies n'ont pas formellement validé la thèse de l'empoisonnement. Les suspicions sont tout de même très fortes concernant la chamelle et le bison, dont les estomacs se sont révélés à l'autopsie « brûlés », selon Larissa Lavrushko.
Une plainte a été déposée au Parquet de Kiev mais faute de moyens et d'argent pour tester tous les types de poison, les résultats en laboratoire pourraient ne pas être connus avant des mois. En attendant, le maire de Kiev lui-même est monté au créneau, en suspendant la directrice du musée de ses fonctions pour un mois. Reste que le zoo de Kiev, qui dépend de la municipalité, est en piteux état, victime de sous-financement chronique. Ce parc immense, symbole de l'aménagement urbain à la soviétique, a eu du mal à survivre à l'indépendance du pays en 1991. Ses détracteurs l'accusent même d'avoir laissé mourir ses pensionnaires... Pour les défenseurs des animaux, ces morts soudaines sont vraisemblablement liés aux appétits féroces des promoteurs immobiliers sur les terrains de la capitale. Selon Tamara Tarnavska, présidente de la SPA ukrainienne, qui s'est confiée à la presse ukrainienne, « de nombreux animaux ont été exterminés délibérément, pour réduire la collection et transférer le zoo en dehors du centre-ville, afin de construire à la place un centre commercial ». Une version des faits réfutée par le zoo, qui rappelle que le parc est une zone protégée.
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