Des questions sur le fameux tremblement de terre en Ouzbékistan, ressenti le 8 janvier dernier, lors de notre voyage en Ouzbékistan … Certains de nos lecteurs se sont étonnés de ce séïsme, évalué entre 6 et 8 sur l’échelle de Richter, sans que l’on ne constate de dégâts massifs. L’épicentre se trouvait à Batken au Kirghizistan, près de la frontière ouzbèke, à une quarantaine de kilomètres de Kokand où nous nous trouvions à ce moment-là. Dans notre chambre d’hôtel, nous n’en avons ressenti qu’une secousse déjà atténuée.
Dans la région de Batken, le gouvernement a fait état de 3700 maisons endommagées, ainsi que 68 écoles et une trentaine de bâtiments administratifs ou hospitaliers eux aussi partiellement détruits. Pour autant, pas de mort ni de blessés… Assez peu de dégâts à priori si l’on compare en effet avec les derniers tremblements de terre dévastateurs d’Asie du Sud-Est. La « faiblesse » des dommages matériels lors de ce tremblement de terre s’explique par le fait qu’il y a peu d’infrastructures à Batken, d’immeubles, de ponts… Seulement des habitations sommaires en bois ou en briques de terre séchée, sans étage. La région de Batken, la corne sud-ouest du Kirghizistan, est l’une des plus pauvres, et des moins peuplées du pays. D’où l’absence de dégâts humains, en comparaison là encore avec l’Indonésie par exemple.
Enfin, l’information circule mal dans cette partie du pays, en raison de son enclavement, coincée entre Ousbékistan et Tadjikistan. Les conséquences de ce tremblement de terre sont longtemps restées floues, et peut-être les dégâts ont-ils été mal ou sous-évalués. Des programmes humanitaires d’aide aux victimes ont été mis en place tardivement par le gouvernement, les Etats-Unis et la Russie ont débloqué près de 200 000 dollars pour subvenir aux premiers besoins : une réponse qui semble a la mesure du séïsme, notable
mais loin d’être d’une ampleur humaine exceptionnelle.
En Asie centrale, la terre tremble, et de plus en plus : depuis notre arrivée, pas moins de quatre séïsmes supérieurs à un niveau 4 sur l’échelle de Richter ont été comptabilisés, et ressentis à Bishkek. Deux seulement ont causé des dégâts, mais cette multiplication des épisodes sismiques dans la région inquiète scientifiques, populations et autorités… Plus de précisions sur cette question dans nos prochains travaux…
Mathilde et Camille.
Merci pour votre réponse circonstanciée sur les tremblements de terre.
(Je crois qu'il ya une des subtilités entre puissance et intensité "ressentie").
Avez vous vu des grimpeurs dans la région montagneuse par laquelle vous etes rentrée (Ak Say)?
Merci pour l'actu, c'est clair et étonnant. On percoit dans vos textes un mélange de lutte de pouvoir classique au sens clanique et aussi une véritale confrontation sur des programmes politiques.
A bientot
Benoit
Rédigé par : Françoise | 18 avril 2007 à 20:48