Le Komous (à ne pas confondre avec Koumis, le désormais célèbre lait de jument fermenté local) est un instrument assez rudimentaire, formé d’une caisse de résonnance en forme de longue poire et de trois cordes. Nourizat, 20 ans, est une vraie professionnelle et possède un komous en bois d’abricotier, pour un son plus chaud.
La jeune fille étudie au conservatoire de Bishkek, département traditionnel, et vit dans un foyer de musiciens. Discrète, timide, Nourizat joue pour nous, les yeux parfois fermés, le corps tendu, faisant valser son instrument devant elle, claquant des doigts ou frappant l’instrument du dos de sa main… une dextérité folle qui nous fait presque regretter la vidéo. Vous vous contenterez, nous l’espérons, de la mélodie et du bruit caractéristique des cordes…
Aujourd’hui, même si les jeunes sont majoritairement tournés vers la musique occidentale, le komous revient dans les mœurs. Mais c’est un survivant : l’Union soviétique a peu à peu fait tomber dans l’oubli la musique traditionnelle kirghize et ses instruments, au profit des classiques russes, au violon ou au piano. Mais comme partout en Asie centrale, l’URSS a aussi su jouer du folklore local en incitant à composer au komous des chansons aux thèmes typiquement soviétiques, comme cette « Journée de travail »… Téléchargement jour_de_travail.mp3. L’ouvrier kirghize y est appelé au labeur et au courage.
Ou encore cette mère qui pleure son fils, parti à la « grande guerre patriotique ». C’est ainsi que Russes et Kirghizes nomment la deuxième guerre mondiale.Téléchargement chanson_triste.mp3
Et malgré la colonisation, le caractère nomade du peuple kirghize reste un élément majeur des chansons au Komous et on ne compte plus les airs rappelant les courses à cheval ou la beauté de la bête en plein effort… Un « Alasgulu », pour une dernière chevauchée en musique… Téléchargement course_cheval_alasgulu.mp3
Mathilde et Camille
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