Nous voici a Samarcande, la plus fantasmee des villes d'Asie centrale, la plus decevante aussi, du moins au premier abord. Le Registan, grande place centrale, ou deux medressas se font face et cotoient la mosquee d'or, nous devoilera ses charmes lentement, et grace aux diverses lumieres du jour. Nous logeons chez Bahodir, ou les routards du monde entier sont deja passes, donnant a l'endroit un air de boheme certain. Nous nous glissons le soir de notre arrivee au sein des immenses edifices, en passant comme des voleurs par dessus l'une des barrieres... Un policier surgit, nous nous raidissons, coupables tout a coup. Charmant, il nous revele ses trois mots de francais et nous invitent a revenir demain, a l'aube, pour monter en haut du minaret en sa compagnie, moyennant finances. L'ouverture reelle du batiment n'est qu'a neuf heures, ce qui laisse aux gardiens quelques heures pour faire du commerce... Nous nous eclipsons en vitesse. Nous declinerons son offre, visitant plutot le mausole de Timur, ou Tamerlan, redoutable chef de guerre et incroyable conquerant centre-asiatique et qui a fait de Samarcande sa capitale. L'or envahit la mosaique et de nombreux musulans viennent encore s'y recueillir. Nous quitterons Samarcande par son marche, superbe et au pied de la mosquee de Bibi-Khanoun, princesse chinoise et femme preferee de Tamerlan, selon les historiens. Nous y retrouvons un peu de vie, qui fait tant defaut a l'Ouzbekistan. Nous longeons en marchant le cimetiere de la ville, bati sur les restes de la ville antique. Agreable promenade a pied, nous qui nous faisons trimbaler depuis quelques jours en bus, taxi, train...
Dans le bus, les voyageurs sont toujours aussi curieux des etrangers et le passeport de Camille circule de main en main. La jeune femme qui livre Camille a un veritable interrogatoire vit seule ici avec son fils, son mari etant parti travailler en Russie. Le bus se remplit de voyageurs, tous ou presque sont charges des delicieux nan achetes en ville. Alim, refugie ouzbek vivant en France, nous avait prevenu. En Ouzbekistan, le pain est sacre. Alors le pain de Samarcande ...
Mathilde et Camille
Certaines de vos photos sont vraiment, vraiment magnifiques. Bravo pour ce superbe travail.
Rédigé par : Damien | 21 janvier 2007 à 14:55